Bilan 2018 : RIVO célèbre ses 25 années d’existence!
L’année 2018 célèbre les 25 années d’existence du RIVO avec sa campagne De la survie à la vie. Cette année, RIVO a présenté son tout premier porte-parole officiel, Andy Thê-Ahn, le célèbre designer de mode d’origine vietnamienne qui a fui les horreurs de la guerre pour créer la beauté au Québec. Andy a offert en primeur au RIVO son tout premier récit de vie publié dans le blogue du RIVO. Merci Andy!
Grâce au lancement de sa campagne médiatique au mois de mars 2018, le RIVO a gagné en notoriété et visibilité. Le grand public découvre l’expertise d’intervention auprès des personnes ayant subi de la violence organisée, signature du travail indispensable du RIVO. Au total 40 entrevues dans des médias majeurs incluant Radio-Canada Première, les journaux La Presse et Le Devoir; le magazine Elle Québec, Salut Bonjour, Radio-Canada International, pour n’en nommer que quelques-uns. Le RIVO en profite pour souligner qu’au cours de ses 25 ans, 40 000 heures de thérapie gratuites ont été offertes aux nouveaux arrivants les plus vulnérables, et ce, grâce au haut niveau d’engagement de ses membres.
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Lire plusHumanité retrouvée
Un texte de Mariam, une femme originaire de la Syrie
Je suis une réfugiée, mais je ne l’ai pas toujours été. Avant, j’ai été une personne, comme toute autre personne, comme vous.
Si vous m’aviez connu avant, vous auriez su que je suis enseignante d’anglais au niveau primaire et que j’adorais mon travail.
Vous auriez su que je rêvais depuis l’âge de 16 ans à voyager et vivre ailleurs. Et que même si la majorité de ma famille est à Montréal depuis longtemps, je n’ai jamais pensé à voyager ou habiter au Canada. C’était trop loin et trop froid.
Vous auriez su que depuis l’âge de 12 ans, Garou était le grand amour de ma vie et que j’ai grandi avec les chansons françaises et québecoises.
Vous auriez su que je rêvais de rencontrer l’homme de ma vie, et d’avoir une famille.
Vous auriez su que j’ai 12 amies très proches de moi. On travaillait ensemble, on voyageait ensemble, on s’accompagnait dans tous les moments spéciaux de nos vies.
Retour sur le Colloque "Parcours de résilience"
Un texte de Noémie Trosseille, M.Sc. Anthropologie
Dans le cadre du colloque Parcours de résilience : accompagner les réfugiés suite aux traumas, organisé les 16 et 17 octobre par le Centre d’expertise sur le bien-être et l’état de santé physique des réfugiés et des demandeurs d’asile du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, en collaboration avec le centre de recherche Sherpa, s’est tenu un symposium portant sur les traumas associés aux violences basées sur le sexe (VBS). À l’occasion étaient réunies Jennifer Lys Grenier, coordonnatrice du volet femmes de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), Leah Woolner, intervenante au Mouvement contre le viol et l’inceste (MCVI) et Véronique Harvey, psychothérapeute au Réseau d’intervention auprès des personnes ayant subi la violence organisée (RIVO). Cette dernière a livré une présentation portant sur l’excision, qui fait l’objet de ce présent résumé.
Lire plusL’accompagnement des personnes victimes de violence organisée: un travail de transcréation
Un texte de : Gabrielle Roy
Une présentation du travail de Michel Peterson, psychanalyste, travailleur social, et membre clinicien de RIVO depuis 2003 jusqu’à ce jour.
En 2003, Michel Peterson, membre de l’École lacanienne de Montréal, faisait des interventions pour Jardin couvert du YMCA de la rue Tupper à Westmount, qui, aujourd’hui, héberge temporairement des personnes réfugiées. Ses interventions se situaient entre travail social et psychanalyse. Il veillait également à la collecte de vêtements, de livres, à la construction d’une bibliothèque et faisait de l’animation sociale. C’est dans ce contexte de travail qu’il a été invité à se joindre au RIVO par la directrice du Jardin couvert de l’époque. Le RIVO l’intéressait pour plusieurs raisons, notamment pour la liberté d’approche clinique avec les personnes qui consultent puisque dans le contexte de la violence organisée, toutes les approches sont mises au défi, d’où le fait qu’il ne faille privilégier aucun dogme ni aucune approche. RIVO offre également la possibilité de travailler en plusieurs langues et avec des interprètes, ce qui permet de voyager entre les langues et les cultures. Peterson est d’ailleurs polyglotte, anciennement traducteur et venant lui-même d’une famille d’immigrants, italienne du côté maternel, et danoise et polonaise du côté paternel.
Lire plusLe RIVO m'a aidé à faire un pas en dehors de la survie
Un texte de Roseline (nom fictif)
J'ai été référée au RIVO parce que j'ai subi, entre autre, de la violence organisée. Pour la plupart des gens au Québec, celle-ci ne concerne que des individus "douteux". Peu sont conscients (peut-être un peu moins dernièrement) que l'exploitation sexuelle et la traite existe bien ici et qu'elles font de nombreuses victimes "innocentes" (enfants et femmes).
Toute petite, pour "éponger" ses dettes, mon père m'a vendue à ses créanciers. Ces derniers m'ont "dressée" pour répondre aux demandes des clients des établissements qu'ils contrôlaient (bordels d'enfants, bars d'enfants danseurs nus, bars à gaffes, etc.) ou pour des soirées ou journées "privées". J'ai été vendue de l'âge de 5 ans à 17 ans. J'ai essayé à quelques reprises de refuser, de m'opposer. J'en subissais alors encore plus gravement les conséquences ou on menaçait de s'en prendre à ma famille ou aux autres victimes présentes. À la limite, j'aurais accepté qu'on me torture (ce qui arrivait régulièrement) et que j'en meure (souvent, j'ai espéré cette délivrance) mais pas que d'autres personnes, surtout celles qui m'étaient chers, subissent des conséquences.
Lire plusJournée mondiale des réfugiés 2018
Un texte de : Gabrielle Roy
Square Cabot, Montréal, 20 juin
En cette journée mondiale des réfugiés où se sont donné rendez-vous rythmes de tam-tams, massages de main et jeux de marionnettes pour enfants, les activités de sensibilisation à la réalité des réfugiés étaient à l’honneur. C’est donc dans une ambiance festive que le public a été amené à mieux comprendre la réalité des réfugiés qui s’activent sur plusieurs fronts en même temps : ceux du processus d’intégration, de l’apprentissage d’une nouvelle langue, de la recherche d’un emploi sans oublier celui de trouver le moyen de faire le deuil d’une ancienne vie.
Narrative Therapy training session
Text by Véronique Harvey, MSc, MSW, psychotherapist for RIVO
Narrative Therapy: a Tool for the Reconstruction of the Self among Survivors of Organized Violence
Developing knowledge on Narrative Therapy continues at RIVO as we hosted a second training session on the topic. Narrative Therapy is a solution-oriented practice (Michael White and David Epston). It enhances a person's ability to mobilize by becoming aware of his/her own resilience.
Formation sur l’approche narrative
Texte de Véronique Harvey, Msc., T.s., et psychothérapeute pour le RIVO
L’approche narrative au service des personnes en besoin de reconstruction
L’approfondissement des connaissances sur l'approche narrative se poursuit au RIVO! Une deuxième formation sur l’approche narrative a eu lieu. L’approche narrative fait partie des pratiques orientées vers les solutions (Michael White et David Epston). Elle se caractérise par le fait qu’elle met en valeur la capacité de la personne à se mobiliser en prenant conscience de ses propres résiliences.
Between wartime memories and his quest for beauty, renowned fashion designer Andy Thê-Anh tells his story
Text: Andy Thê-Anh
I was 16 years old when I arrived from Vietnam to Sainte-Thérèse in 1981, with my grandparents, my two sisters, my uncle, my aunts, and cousins. We were ten.
I landed in the middle of winter on a carpet of white snow, although the green fir trees were not foreign to me. My immediate integration into French high school was quite easy. In Vietnam, I learned French at primary school. I did not feel or experience discrimination. At the time, there was a wave of sympathy for refugees arriving in large numbers by boat from Asia, commonly known as "boat people". I was lucky! I arrived by plane! Our family was sponsored by one of my aunts who immigrated to Montreal in the 1970s.
I am from Saigon, from a bourgeois intellectual family. My grandmother was the cousin of the last Vietnamese emperor. I am the only boy in the family. I grew up during the war, protected and spoiled by my grandparents. They hid everything from me. It allowed me to be oblivious to what was happening outside, outside of my universe, of my self.
Lire plusEntre souvenirs de guerre et quête de beauté, le réputé designer de mode Andy Thê-Anh se raconte
Texte: Andy Thê-Anh
Je suis arrivé du Vietnam en 1981 à Sainte-Thérèse à l’âge de 16 ans avec mes grands-parents, mes deux sœurs, mon oncle et mes tantes et cousins. Nous étions dix.
Je suis arrivé en plein hiver avec un tapis de neige blanche, bien que les sapins verts ne m’étaient pas étrangers. Mon intégration presque immédiate à l'école secondaire en français s’est déroulée assez facilement. Au Vietnam, j’apprenais la langue française au primaire. Je n’ai pas ressenti ni vécu de discrimination. À l’époque, il y avait une vague de sympathie envers les réfugiés qui arrivaient en nombre important par bateau de l’Asie, communément appelé les « boat people ». Moi, j’ai eu de la chance! Je suis venu en avion! Notre famille a été parrainée par l’une de mes tantes immigrées à Montréal dans les années 70.
Je suis originaire de Saïgon, d’une famille bourgeoise et intellectuelle. Ma grand-mère était la cousine du dernier empereur vietnamien. Je suis le seul garçon de la famille. J’ai grandi pendant la guerre, protégé et gâté par mes grands-parents. Ils me cachaient tout. Cela m’a permis d’être inconscient de ce qui se passait à l’extérieur, à l’extérieur de mon univers, de mon moi.
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